Comment répondre aux remarques sur le poids, le corps et la nourriture quand on est à table

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10 décembre 2019
Emanuela

Hohoho, plus que deux semaines avant Noël!

Je ne sais pas vous mais, personnellement, j’aime Noël.

J’aime sortir et sentir l’odeur du bois qui brûle dans la cheminée, sentir la chaleur du verre de vin chaud dans mes mains. J’aime admirer les lumières de Noël aux différentes formes et couleurs, observer les personnes souriantes qui se promènent dans les marchés, écouter les familles qui planifient leurs repas du 24 et du 25 décembre.

Bref, j’aime l’ambiance de Noël.

Et peut-être que vous aussi, vous aimez cette ambiance. Jusqu’au prochain repas de famille ou entre amis.

En effet, si la nourriture est une manière de communiquer amour et connexion, très souvent c’est aussi le véhicule de contrôle et de jugement.

Surtout pendant les vacances, les discussions autour du corps et de la nourriture sont une constante. Et les conséquences négatives que celles-ci ont sur vous le sont tout autant.

Il y a plein d’études qui ont été faites sur le sujet et ce qui ressort est que ce type de discours négatif augmente le degré d’insatisfaction envers son corps, la recherche d’un idéal de minceur (impossible à atteindre), les sentiments de culpabilité et la mise en place de régimes et de restrictions qui poussent vers des troubles du comportement alimentaire.

Mais comment faire face à votre belle-sœur qui se plaint des kilos qu’elle n’arrive pas à perdre ?

Comment vous protéger de votre frère qui vous balance des piques sur le dessert que vous venez de vous resservir ?

Comment répondre à votre mère quand elle vous dit qu’elle vient de commencer un nouveau régime et que, celui-ci, ça va être le bon ?

Surtout qu’en étant au milieu de ces conversations, vous commencez à faire attention à ce que vous mettez dans votre assiette et vous commencez à culpabiliser parce que vous avez mangé trop ou que c’était trop gras ou trop sucré.

Donc, vous êtes d’accord avec moi qu’il faudrait trouver une manière d’éviter tout ça cette année, non ?!

Il faudrait trouver la manière d’affronter ces discussions et de répondre à ces remarques d’une manière constructive et assertive.

Alors, je vous propose de prendre le taureau par les cornes. Il s’agit de prévoir et d’imaginer les questions qu’on pourrait vous poser, ou phrases qu’on pourrait ressortir, et qui vous blessent ou vous irritent. Ensuite, il s’agit de préparer à l’avance des possibles réponses que vous pouvez formuler avec un certain degré de facilité.

L’objectif va être d’arrêter de parler :

  • Du corps et de son apparence
  • Du poids
  • Des régimes
  • Des jugements sur la nourriture

Vous savez que je tiens toujours à vous donner un coup de main.

Alors j’ai préparé 10 exemples de phrases sur lesquelles vous pourriez tomber et deux possibles réponses :

La première option de réponse (a) vise la compréhension et la bienveillance. L’objectif est de vous montrer attentionnée, tout en mettant des limites et en proposant des alternatives. Disons que là, vous faites bon usage de la communication non violente.

La deuxième option de réponse (b) se veut un peu plus piquante et directe. Vous pourriez l’utiliser si vous êtes face à quelqu’un chez qui, visiblement, la communication non violente ne donne pas les effets espérés. Aussi, vous pouvez vous amuser avec des petites piques ironiques riches en signification, tout en gardant votre sourire.

Je reconnais que ce type de réponse demande une bonne dose d’assertivité, une pincée de « je m’en foutisme » par rapport à ce que vos interlocuteurs pourraient penser et, surtout, une bonne cuillère d’amour et de respect envers vous-même.

Et pourtant, à quoi bon s’assurer que les autres soient bien si vous vous sentez malheureuse ?!

Alors, c’est parti pour cette année. Vous pouvez faire des petits exercices et vous entrainer à votre rythme avec le type de réponse qui vous plaît le plus.

Les 10 réponses aux remarques sur le poids, le corps et la nourriture

1. J’ai trop mangé pendant ces vacances. J’ai surement pris trop de poids.

a. Je comprends que c’est quelque chose qui t’angoisse/te préoccupe/te questionne, mais je préfère ne pas parler ni de corps, ni de poids. Par contre, j’ai trop envie de savoir …

b. Est-ce que ce que tu as mangé t’a fait plaisir ? Focalise-toi sur ça. C’est bien plus sain.

2. Tu as entendu parler de ce nouveau régime (Keto/paléo/artichaut/…), ça fait perdre X kilos en X semaines.

a. J’ai décidé d’arrêter les régimes et d’apprendre à manger en suivant mes envies et mes besoins. Est-ce que tu as déjà essayé ? Si tu veux, je t’explique un peu plus comment ça fonctionne.

b. J’en ai marre de me laisser embobiner par ces histoires de régimes. Allez, on arrête de se faire embobiner toutes les deux ?

3. Tu sais combien de calories il y a dans cette assiette ? Il me faudra faire 3 heures de sport pour les perdre.

a. Je comprends que tu vois les calories comme quelque chose de diabolique, mais en réalité les calories sont la seule forme d’énergie dont ton corps a besoin pour pouvoir vivre.

b. Et si on évitait de parler de calories, de régimes, de balances pendant toute la durée du repas ? Le premier qui trouve une autre thématique gagne X.

4. Tu es trop belle ! Tu as perdu du poids ?

a. Merci. J’ai en effet perdu du poids mais j’essaie de ne pas baser ma beauté sur mon poids.

b. T’es sérieux/euse ?! Est-ce que tu penses que tu me fais un compliment, là ?!

5. Tu as encore pris du poids ?

a. Je sais que si tu me poses la question c’est surement parce que tu tiens à mon bien-être, mais ce type de remarque me blesse.

b. Est-ce que ça change quelque chose à ta vie ? Parce qu’à moi si, notamment en termes d’estime par rapport à mon corps.

6. Tu vas encore te resservir après tout ce que tu as mangé ?

  1. Oui.
  2. Oui + optionnel : Tu as peur de prendre des kilos à ma place ?

7. Tu as vu comme tante Germaine a pris du poids ?

a. Je ne me sens pas à l’aise quand tu fais des commentaires sur l’apparence des autres. Pourquoi tu ne me racontes pas les dernières nouvelles dans ta vie ?

b. Et ? …. Et ?…. Donc ?

8. Tu sais que cet ingrédient augmente le risque de cancer/diabète/maladies cardio-vasculaires, etc. ?

a. Ah non, je ne savais pas. Mais je préfère me focaliser sur tout ce que je mange de bon pour mon corps que sur un seul ingrédient qui pourrait éventuellement me causer des soucis.

b. Tu peux me donner les références de l’étude scientifique qui montre ça ? Tu ne les as pas ? Bon, alors qu’est-ce que tu penses du dernier film de … ?

9. Je me sens trop moche. Je ne supporte pas mon corps. Chaque repas c’est une angoisse et des sentiments de culpabilité qui n’en terminent plus. *

a. Je me rends compte à quel point c’est difficile pour toi et à quel point ça doit être fatiguant de lutter non-stop avec la nourriture. Tu as pensé à consulter une psychologue qui t’aide à améliorer ta relation avec la nourriture et avec ton corps ?

b. Je comprends que c’est difficile. Tu as pensé à consulter une psychologue qui t’aide à améliorer ta relation à la nourriture et avec ton corps ? Tiens. Je peux te donner un contact. Tu peux l’appeler dès demain.

*faites attention parce que vous pourriez être face à une personne qui a clairement une relation compliquée avec la nourriture et ces fêtes peuvent réactiver massivement une angoisse que, généralement, elle arrive à gérer. Montrez-vous bienveillant même si vous pouvez être plus directe dans la manière de lui offrir du support.

10. J’ai mangé trop de crasses. À chaque fois, je me sens coupable.

a. Qu’est-ce qui te préoccupe par rapport à ça ?

b. Tu sais qu’en réalité le problème n’est pas ce que tu manges mais ce que tu penses par rapport à ce que tu manges ? Si tu considères ce que tu as mangé comme des crasses, tu vas te sentir coupable. Si tu penses que ce que tu as mangé c’était de la nourriture et que c’était juste excellent, tu te sentiras beaucoup mieux.


Rappelez-vous que les vacances et les fêtes sont des moments privilégiés pour être en connexion avec les autres et pour apprendre à se connaître un peu mieux. Focaliser son attention sur l’apparence et l’esthétique ne vous fera pas sentir plus aimée. Le fait d’être écoutée, respectée et acceptée telle que vous êtes, par contre, vous fera sentir plus sûre de vous et plus fière des qualités qui vous représentent vraiment.

À votre tour maintenant: quelles réponses vous allez utiliser pour des éventuelles remarques sur le corps, le poids et la nourriture? Vous en avez quelqu’une en plus, qui viendrait compléter la liste? Laissez-moi un commentaire ci-dessous et dites-moi tout ! 

À bientôt, au prochain article !

Emanuela Garau,
psychologue et nutrithérapeute
et son équipe passionnée.