Pourquoi votre vie suit le rythme des saisons

14 novembre 2019
Emanuela

Vous êtes une personne plutôt active, votre quotidien est bien rempli. Normalement, vous avez l’habitude de mettre plein d’énergie dans vos journées. Ça vous aiderait d’avoir 4 mains, mais vous trouvez toujours la manière de vous en sortir.

Pourtant, ces derniers temps, il y a quelque chose de différent. Vous avez beau mettre la même énergie dans vos journées et même plus, vous n’arrivez pas à être aussi productive qu’il y a à peine quelques mois. Vous avez l’impression que les jours ne sont pas assez longs.

Hé bien, vous savez quoi? Vous avez tout à fait raison.

C’est le changement de saison qui est à blâmer. Nous sommes en train de passer de l’été à l’hiver et ce qui caractérise cette transition, c’est le raccourcissement des journées, ou pour être plus juste, c’est la diminution du nombre d’heures d’ensoleillement sur la journée. Pour vous donner un exemple, l’année passée, en Belgique, le nombre d’heures de lumière sur tout le mois de novembre a été de 90 heures. Considérez qu’au mois de juillet on était à environ 300 heures et qu’au mois de janvier on est arrivé à 27 heures.

Mais vous pouvez vous demander: quel est le lien entre le nombre d’heures d’ensoleillement et mon niveau d’énergie ?

Pour comprendre ce lien, il faut d’abord s’intéresser à l’effet du soleil, ou plutôt de la lumière, sur notre corps.

Il faut savoir que notre corps fonctionne selon des cycles biologiques qu’on regroupe sous l’appellation de “rythmes circadiens”. C’est notre horloge biologique interne qui a une durée de plus ou moins 24 heures et qui gère notre cycle de veille et de sommeil. Elle est “située” dans notre cerveau, plus précisément dans le noyau suprachiasmatique (au niveau de l’hypothalamus) et, devinez? Elle est reliée au nerf optique, c’est à dire aux yeux.

Pour la faire simple, la quantité de lumière qui est captée par notre œil va impacter notre cycle de veille et de sommeil, nous aidant à nous réveiller quand il fait jour et à nous endormir quand il fait nuit.

Mais ce n’est pas tout. La quantité de lumière (mais aussi l’alimentation, le sommeil et d’autres variables) va impacter la libération d’hormones spécifiques qui contribuent à nous donner de l’énergie ou alors, à nous rendre plus lents et détendus.

En effet, juste avant le réveil, notre corps libère du cortisol (l’hormone du stress), nous incitant à nous réveiller. En soirée, au fur et à mesure que la lumière diminue, le cortisol tend à diminuer. Il laisse la place à la sérotonine, l’hormone du bonheur, qui va à son tour libérer de la mélatonine, l’hormone du sommeil, et favoriser l’endormissement.

Du côté psychologique, on retrouve aussi un effet de la lumière.

Des chercheurs ont interrogés des personnes à propos de leur bien-être dans la vie et au travail. Ils ont confirmé que les jours ensoleillés, les personnes se disaient plus heureuses que si on leur posait la même question un jour gris.

Cette différence s’explique par le taux de sérotonine, dont la production est stimulée par la lumière du soleil. Donc, plus il y a d’heures d’ensoleillement, plus notre niveau de sérotonine sera haut. Moins il y a d’heures d’ensoleillement, plus ce niveau sera bas. Et on sait qu’un niveau bas de sérotonine est associé à une humeur négative, dépressive, et inversement.

Vous voyez maintenant que notre état d’énergie et de fatigue ne dépend pas uniquement de nous?

Les saisons impactent notre corps et notre vie à travers la quantité de lumière qui joue sur notre niveau de bien être lié au taux de sérotonine, sur notre niveau d’énergie à travers les rythmes circadiens et sur la libération d’hormones comme le cortisol et la mélatonine.

Pourtant, trop souvent on ignore ces informations, dans le sens qu’on les nie. On ignore les besoins de notre corps en restant devant nos gsm et télévisions jusque tard, ce qui envoie des messages brouillés à notre noyau suprachiasmatique. Il croit qu’il fait encore jour alors que ce n’est pas vrai. On pousse notre corps à rester éveillé alors qu’il a besoin d’aller dormir. On bousille notre horloge interne. Et sa désynchronisation a beaucoup de conséquences négatives sur notre état de bien-être : baisse des facultés cognitives, perturbation du sommeil, augmentation du risque de cancer, trouble de l’humeur…

Il est donc fondamental d’être plus à l’écoute de son corps et de ses besoins, en lui permettant de profiter pleinement des bienfaits de ses rythmes biologiques.

Maintenant que vous comprenez les mécanismes cachés sous cette impression de “moins bien fonctionner en hiver”, vous pouvez construire autour de ceux-ci.

Voici mes deux conseils :

– Soyez patiente avec vous-même

On l’a vu ensemble, ce ralentissement saisonnier est naturel, biologique. Pas la peine de vous arracher les cheveux parce que vous avez envie d’aller dormir plus tôt. Essayez de ménager votre emploi du temps en gardant en tête ces petits changements de saison. Rappelez-vous aussi que ces changements sont vécus différemment par chacune. Certaines le remarquent à peine, d’autres beaucoup plus. Ce qui importe est que vous pensiez à vous et que vous vous laissiez le temps de vous adapter à ces nouveaux rythmes saisonniers.

– Demandez de l’aide

Si vous faites partie de ces personnes pour qui le changement de saison est assez brutal, vous pouvez toujours consulter un professionnel de la santé afin qu’il vous informe sur les coups de pouce possibles. Que ce soit des vitamines, des compléments, des cures de luminothérapie, il existe toujours une solution. Vous pouvez aussi vous autoriser à avoir recours à une aide plus pratique, comme une aide ménagère ou une nounou.

Est-ce que cet article vous a aidé à comprendre pourquoi votre corps change de rythme selon les saisons? Est-ce que vous avez une autre question que vous auriez aimé que j’aborde? Dites-moi tout dans les commentaire.

À bientôt, au prochain article !

Emanuela Garau,
psychologue et nutrithérapeute
et son équipe passionnée.